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254 LA R E V U E LYONNAISE Le château et le bourg moyen âge occupent, sur le bord et le long du Pô, un terrain boisé et accidenté, d'une superficie de neuf mille mètres carrés environ. On y entre, soit directement du dehors, des abords du château du Valentino, par la porte de l'Eridan ; soit de l'intérieur de l'en- ceinte de l'Exposition, par un élégant chalet. La vie civile, militaire et artistique au moyen âge se manifeste d'abord sous la triple forme d'un tourniquet, d'un magasin de photographies, fort bonnes du reste, et d'un « carabinier, » qui vous demande poliment votre ticket. Au débouché d'un sentier pittoresquement enfoui dans un fouillis de feuillage, on se trouve tout à coup au pied du haut mur d'enceinte du bourg. A gauche, une croix de pierre, naïvement ouvragée, se dresse sur un socle carré. Plus loin, le Pô roule ses flots jau- nâtres. A l'angle, une tour ronde, percée de meurtrières, renflée de moucharabis, surveille les deux directions. En face, l'unique porte du bourg s'ouvre béante, menaçante, sous une grosse tour carrée, curieusement décorée de fresques. Un fossé, franchi par un pont-levis, s'enfonce en avant du mur et des tours. Le sommet du mur est découpé de créneaux. La maçonnerie du mur et des tours est faite en cailloux roulés disposés en fougère. * La porte franchie, nous voici sur une petite place du fond de laquelle part la rue étroite, tortueuse, pittoresque qui conduit au château, à l'extrémité et au point culminant du bourg. Nous avons l'hospice des pèlerins, à notre gauche; le four à boulanger, d'une simplicité initiale, et la fontaine creusée dans un tronc d'arbre, à notre droite. La maison qui nous bouche la vue, en face, a une jolie frise, peinte à fresque. Elle représente une danse, aux attitudes bizarres.