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 204                  LA UKVUK LYONNAISK
   âge, Grégoire de Nazianze, Ambroise, Paulin, Avit, Forlunat, saint
   François d'Assise , saint Thomas d'Aquin , saint Bonaventure,
  Jacopone de Todi, Thomas de Celano, etc. furent poètes et prêtres.
  Ol'admirable, ô l'enviable tradition! La patrie du chanoine Caldéron
  l'a conservée religieusement ; et pour l'en ï-écompenser, Dieu lui a
   donné l'auteur de Y Atlantide.
     Jacinto Verdaguer, manifesta de bonne heure sa double vocation
  de prêtre et de poète, On le vit en même temps lauréat et lévite.
  l'Académie et l'Eglise rivalisaient alors, rivalisent aujourd'hui a
  qui lui tressera la plus belle couronne,
     Il va sans dire que Verdaguer, forcé de choisir entre l'une et
  l'autre, préférerait de beaucoup sa couronne de prêtre.
     Théologie et littérature se partageaient ses journées, lorsque
  vers sa trentième année, il entreprit de chanter les grands phéno-
  mènes de la nature :
     « Les anciennes chroniques d'Espagne et de Catalogne,dont j'aimais
 particulièrement à feuilleter les premières pages, m'avaient rempli
 l'imagination de ces faits qui, vu leur âge reculé et l'épaisseur
 des ténèbres accumulées sur eux par les siècles, sont négligés et
 comme oubliés par l'histoire. D'autre part, un livre ascétique de
Niérenberg me présenta pour la première foi le récit d'un de ces
 grands châtiments dont Dieu se sert pour flageller la terre, je veux
dire l'engloutissement de ce continent que plusieurs géologues et
 naturalistes considèrent comme couché au fond de l'océan          »
     Toute Y Atlantide est en germe dans cette citation empruntée a
Verdaguer. Le poète pouvait dire comme Ménandre et Racine ;
 « Mon poème est fait ; il ne manque plus que les vers ! »
    La Providence, souveraine maîtresse des hommes, semble se
faire parfois leur servante, et mettre une attention obséquieuse à
deviner, à prévenir leurs besoins !
    Verdaguer n'avait jamais parcouru la mer ; et la mer lui man-
quait, pour finir son Atlantide, pour rétablir sa pauvre poitrine
malade. Un opulent armateur, don Antonio Lopez, lui offrit donc
le titre d'aumônier à bord du vapeur transatlantique le Ciutat-
Comtal; royale générosité que le poète paya d'un don royal, en
dédiant à son bienfaiteur Y Atlantide.
    Présentée bientôt aux jeux floraux de Barcelone, elle remporta