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L'EXPOSITION DE TURIN 27
La décoration polychrome des palais, qui n'a pas eu le temps de
sécher, commence h déteindre, et dessine des arabesques fantas-
tiques sur le fond blanc des murs.
L'INAUGURATION DE L'EXPOSITION
Le milieu du Palais principal est marqué par la rotonde de la
grande salle de concert. En avant de la salle de concert, se déve-
loppe une double colonnade en hémicycle qui lui fait une entrée
triomphale. A une des extrémités de la colonnade- on a construit
le pavillon royal, et entre ses deux bras on a élevé une longue
tribune couverte de tentures aux couleurs de Savoie. Le milieu
de la tribune est réservé aux Souverains, à la famille royale et aux
grands dignitaires ; les deux côtés sont préparés pour les journa-
listes et les invités. Malheureusement il pleut toujours. Les tentures
préservent insuffisamment de la pluie. Des parapluies s'ouvrent
de tous côtés, et les pauvres invités pressés, serrés, étouffés, ne
voient rien... que la pluie et des parapluies.
A une heure moins un quart, les orchestres jouent la marche
royale. Les carrosses de la Cour paraissent, escortés de soixante
cuirassiers du Roi. Les Souverains sont reçus par le prince
Amédée, duc d'Aoste, frère du Eoi, président du Comité général
de l'Exposition. Après les présentations d'usage, trois discours
sont prononcés : le premier, par le duc d'Aoste ; le second, par le
Commandeur Villa, président du Comité exécutif ; le troisième,
par M. Grimaldi, ministre de l'agriculture, du commerce et de
l'industrie. Après quoi, le duc d'Aoste, au nom du Roi, déclare
ouverte 1' « Exposition générale italienne de Turin de 1884 ».
Reprise de la marche royale. On passe dans la salle de concert.
Deux cent quatre-vingts chanteurs des deux sexes et musiciens
exécutent une cantate composée spécialement pour la circonstance
par M. Franco Faccio, chef d'orchestre du Théâtre royal, sur
les paroles de M. l'avocat Berta.
Nouvelle reprise de la marche royale. Les Souverains et leur
suite visitent le palais et les principales annexes de l'Exposition,
et remontent en voiture vers cinq heures pour rentrer au Palais