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LA REVUE LYONNAISE QUATRIÈME ANNÉE — TOME HUITIÈME LETTRES DE BERNARD DE LA MONNOYE Je ne crois pas que, malgré le temps qui nous sépare de lui, il soit nécessaire de présenter Bernard de la Monnoye au lecteur. Tous les humanistes, tous les érudits, tous les curieux de la littérature classique du grand siècle connaissent ses poésies françaises et la- tines, ses fines épigrammes, ses odes, ses cantiques, ses traductions de psaumes, sa délicate anthologie en un mot, et les Dijonnais, qui chantent encore ses Noëls bourguignons, n'ont pas perdu le goût du sel dont il savait les assaisonner. Cependant, pour ceux qui ne voudraient pas se donner la peine d'ouvrir un dictionnaire biogra- phique, je rappellerai en quelques mots les faits principaux de sa longue existence. Né le 15 juin 1641, à Dijon, dans la rue du Bourg, n° 47, d'un pâtissier à son aise, Nicolas de la Monnoye, et de Catherine Baron, Bernard fit ses études chez les jésuites qui remarquèrent vite la causticité et le tour original de ses épigrammes latines. 11 alla ensuite à Orléans prendre ses degrés dans la science juridique et fut reçu avocat au Parlement de Bourgogne en 1662. Mais le barreau lui ayant inspiré une vive répugnance, il l'abandonna pour la litté- rature, débuta en 1671 dans la poésie et conquit rapidement aux JUILLET 1884 — T. VIII *