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DK NOTRK HISTOIKK MIUTAIRK 305 dit seulement « qu'il a la prétention de valoir autant que lui, qui est moins ancien. » Les généraux Camoti, Mellinet, Schramm, Douai, de Martimprey, Reille, Trochu, de Wimpffen, ont chacun leur phy- sionomie nettemeut marquée. Mais il en est deux autres qui se détachent en médaillons : celle du général Cier et celle du Maréchal Canrobert, tous deux si chers à Castellane. Le premier, dont on suit la carrière dans ses Lettres de 1835 à 1859, est une âme d'élite, toute brûlante du « feu sacré ». A le lire, on éprouve pour lui une haute et sympa- thique admiration, et on se prend à regretter que la mort ne lui ait pas permis de donner toute sa mesure. • Le second a toutes les délicatesses de la modestie et de la reconnaissance. — Tandis que Changarnier prévient et provoque les éloges du lecteur, le héros de Zaatcha, dont toute l'Afrique parle en 1849, se contente d'écrire : « Après l'assaut de Zaatcha, où j'ai joué mon petit rôle (1). » Lorsque, par sa démission de commandant en chef, il est devenu en Crimée l'objet de la « vénération », de « l'ado^ ration » des troupes, qui voient en lui « un Romain des beaux temps », il écrit simplement à Castellane: « J'ai senti que je devenais un obstacle et je me suis effacé. Voila toute mon histoire. Elle sera sublime pour les uns, absurde pour les autres ; elle est tout simplement celle d'un honnête soldat. Hier, j'étais la tête honorée d'une armée de 130.000 hommes ; aujourd'hui je suis un de ses bras. C'est encore de la gloire. » Il écrit encore un autre jour : « Je crains fort que mon successeur ait pris le taureau par les cornes ; son plan d'attaque est diamétralement opposé à (1) II, p. 26.