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DE NOTRE HISTOIRE MILITAIRE 119 « Une mère, oubliant tout sentiment de la nature dans l'excès de son malheur, écrasa son enfant sur la pierre pour lui épargner le sort de tomber vivant au pouvoir des Arabes. » Ce récit est impressionnant, malgré des fautes de style, et il semble bien supérieur à celui de Changarnier, cité par la Revue des Deux Mondes. Abd-el-Kader réoccupa Mascara bientôt après le départ des Français et fit le siège de Tlemcen. « Si vous ne prenez pas Constantine, écrivait le Maréchal Clauzel au ministère, si vous abandonnez Tlemcen, l'Afrique est perdue pour nous. Tlemcen est la porte par laquelle le Maroc vous enverra tous les ambitieux qui voudront troubler votre possession ; Constantine est celle par où passeront toutes les tentatives de Tunis suscitées par vos rivaux. » C'est alors que furent décidées les expéditions de Tlemcen et de Constantine. La première est racontée par le capitaine Gabriac de Montredon, du 2e léger. « Le \2 janvier, dit-il,... nous arrivons sur un plateau assez vaste, dominé par d'autres plateaux plus élevés encore, formant ainsi un amphithéâtre au fond duquel s'élève la ville de Tlemcen, ayant derrière elle un vaste rideau de montagnes, qui, partant de l'est, yiennent, en décrivant une demi-circonférence, se joindre du côté de l'ouest à la chaîne des montagnes que nous avons constamment eue sur notre droite et qui borde la côte... Depuis deux jours, nous n'avions point de nou- velles de 'Mustapha, notre allié, qu'Abd-el-Kader tenait blo- qué dans le fort de Tlemcen... Mais, dans la nuit, un courrier, envoyé par Mustapha, vint annoncer à M. le Maréchal que la ville venait d'être abandonnée par Abd-el-Kader, qui emmenait avec lui la majeure partie de la population Ã