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-£80                 ERREUR DK".L'OPINION.

 siècle, qui a été publié par M. le comte Beugnot, à la fin du
 second volume de sa belle édition des assises de Jérusalem,
un passage duquel il résulte que tons les pèlerins qui ve-
naient soit du côté de la mer, soit du côté du fleuve (le Jour-
dain, sans doute), devaient entrer par la porte de Saint-
Etienne située au nord. Or, nous savons que c'est par la
porte de Damas, comme aujourd'hui par la porte de Jaffa,
que devaient anciennement faire leur entrée les pèlerins
d'Occident. « Celé (la porte) devers aquilon avoit nom la
 « porte Seint-Estiene. Par celé porte entroient tout li pèle-
 « rin et tout cil qui par devers Acre venoit en Jherusalem,
 « et par toute la terre, du flun (fleuve) jusqu'à la mer d'Es-
 « calone. Dehors celé porte, ainsi com on y entroit, a mein
 « destre avoit un moustier de Monseigneur saint Estienes
 « qui fut lapidés. »
    Le même chroniqueur nous apprend que ce monastère,
 fut rasé par les chrétiens maîtres de Jérusalem, lorsque
 Saladin vint en 1187 mettre le siège devant cette ville, parce
 que cette construction se trouvait trop rapprochée des murs.
Tout-a-1'heure nous verrons qu'un plan du douzième siècle
place l'église de ce couvent tout auprès de la porte de Damas,
 au nord de la ville.
    Nous trouvons encore au même chapitre de l'extrait
publié par M, Beugnot, que deux rues aboutissaient à la
 porte septentrionale de Saint-Etienne, se dirigeant, Tune au
midi, l'autre au sud-est ; et que celle de ces deux rues qui
allait en droiture à la porte de Sion au midi de la ville, portait
le nom de rue de Saint-Etienne, ce qui est grandement a
considérer. Or, nous fai ons remarquer qu'une seule rue
vient de nos jours aboutir a la porte de Saint-Etienne qui
domine la vallée de Josaphat, tandis que la porte de Damas
s'ouvre encore sur deux rues placées dans des conditions
identiques a celles dont le Roumans de Godefroy nous a
révélé l'existence ancienne.