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LE SCARABÉE INDÉCHIFFRABLE BOUTADE ÉGYPTOLOGIQUE. — Ce soir à neuf heures! m'avait dit l'habitant de Luxor. A l'heure dite, je le trouve au pied du grand obélisque, monolithe solitaire que les Anglais ont dédaigné pendant qu'à grand renfort de diplomates, d'ingénieurs et de millions, la France a transplanté son camarade sur la place de la Concorde. L'habitant de Luxor tient en laisse deux ânes vigoureux. Je monte sur l'un, il enfourche l'autre et nous partons au galop. La luné éclaire comme un soleil. A peine sortis du village, nous nous engageons dans une avenue de sphinx colossaux qui à droite et à gauche de la route nous regardent passer d'un oeil que les siècles ont rendu indifférent. Nous ne tardons pas à apercevoir les grandes ruines de Karnak. Alors quittant l'avenue des sphinx, qui a plus d'un kilomètre, et laissant sur la gauche le temple de Khons et le superbe pylône de Pto- lémée, nous nous dirigeons vers les portes de granit en longeant le lac desséché, en forme de fer à cheval, qui est encore orné, malgré les déprédations scientifiques, de deux cents statues de la déesse Pacht à tête de lionne,