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214                    JACQUES DE VINTIMILLE.

plusieurs conseillers au parlement. Vintimille, qui s'était
montré favorable à l'enregistrement de l'édit, fut compris
dans cette proscription.
   Les remontrances du parlement, présentées avec beau-
coup de force et d'éloquence par un de ses députés, Jean
Bégat, ayant obtenu l'approbation royale, cette compa-
gnie judiciaire, le 1 er juillet 1562, enjoignit à tous ses
membres de prêter un serment contenant confession ex-
plicite de leur foi, conformément aux articles accordés en
Sorbonne en 1543 ; elle décida en même temps que ceux
qui refuseraient de prêter ce serment n'auraient plus
droit aux entrées ni voix délibérative. Les conseillers
exilés par Tavannes ne se soumirent, on le comprend,
qu'avec une extrême répugnance à l'accomplissement de
cette formalité. Vintimille pourtant n'hésita pas, car il
 était sincèrement attaché au catholicisme ; mais voyant
 que plusieurs de ses collègues paraissaient mettre en
 doute sa sincérité , il n'attendit pas qu'on se portât
 sur sa personne à de plus grands excès, et quitta la
France (1).
   Le chancelier de l'Hospital lui-même n'était pas traité
avec plus de ménagement par ses ennemis. On l'appelait

   (1) C'est ce qui résulte d'un sonnet de Vintimille à Jean Tixier, secré-
taire du roi, que l'on trouve à la suite du poème intitulé : Carmen satur-
nalitium. « Dis à Tixier, s'ccrie-t il, en s'adressant à son livre :
         Que j'ay des eslrangiers mieux aimé le repaire
         Quand le peuple françois estoit tant irrité.
           Di luy tout hardiment que je quittay la France
         De bon cœur, quand j ' y vei toute cruelle outrance
         Régner plus qu'en Sithie (austère religion);
           Quand j'y vei Mars sanglant au milieu des campagnes
         Abandonner au vent ses sanglantes enseignes,
         Pour empesohcr le cours de la Religion. »