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436 LES I•ERN1ERS CARLOVINGIENS. tisans. Il crut s'en être fait un dans la personne d'Arnoul, fils na- turel du roi Lothaire, en lui conférant l'archevêché de Reims, vacant par la mort d'Adalbéron, arrivée le 5 janvier 988 ; mais ce prélat, loin de lui être fidèle, livra la ville à Charles,'son oncle. (Art de vérifier les dates, 4e édit., in-8, t. XIV, p. 77.) D'un autre côté, Guillaume II, duc d'Aquitaine, tenait toujours pour Charles, n'ayant pas voulu reconnaître Hugues. Il était sou- tenu en cela par l'opinion publique dans son pays, où Charles était encore qualifié de roi en 990, témoin l'acte d'élection de Gausbert comme évêque de Cahors, qui est daté du 8 janvier de cette année, régnant le roi Charles. (Vaissète,Hist. de Languedoc, l r e édition, t. II, p. 128.) Mais en 991, trahi par Adalbéron, évêque de taon, qu'il avait relâché, et qui ouvrit une des portes de cette ville à Hugues, il fut pris dans son palais, la nuit du Jeudi au Vendredi-Saint (2-3 avril), ainsi que toute sa famille, alors qu'ils n'étaient occupés que de la dévotion du jour. On les conduisit aussitôt à Senlis et de là à Orléans, où ils furent enfermés dans la Tour Neuve, espèce de prison d'Etat. (Lottin, Hist. d'Orléans, t. I, p. 78.) Arnoul, achevêque de Reims, déposé dans le concile de cette ville (ou pour mieux dire de Saint-Basle, à trois lieues de Reims), sur l'ordre de Hugues Capet, le 17 juin 991, fut aussi enfermé dans la même prison, où se trouvèrent ainsi réunis tous les reje- tons de la race carlovingienne. Cette catastrophe ne fit pas perdre à Charles toutes les sym- pathies qu'il avait su gagner à sa cause. Le rédacteur d'une de nos chartes de Cluny laisse encore percer son opinion politique en sa faveur, dans la souscription, où il ajoute à la mention offi- cielle du règne de Hugues Capet un mot de pitié pour le prince déchu : « Datum el ratum per manum, Boberti sacerdotis, die « sabbati, in mense januario, anno quinlo Hugone rege féliciter « régnante in Francia, Rarolo trusus in careere. » Cet acte esti du mois de janvier 992. C'est cette année même que mourut Charles, on ignore quel jour. Même après sa mort, il conservait encore des partisans. Don Vaissète (Hist. de Languedoc, l r e édit., t. II, p. 121), cite une