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168      EXPOSITION DE LA SOCIÉTÉ BES AMIS-DES-ARTS.


                   V. — BELLES LETTRES.

          Poèmes. — Mélanges. — Facéties. — Polygraphcs.

   Orientale, par M. Diaz. Une belle dame quelconque magnifi-
quement habillée, peinture éclatante, crânement tripotée et faite
dans la pâte avec beaucoup de ragoût      Ouf ! !
  Quant aux deux enfants du même peintre, j'avoue qu'ils ne
m'inspirent qu'une médiocre admiration. Je vois là des pâtés de
blanc, de rose, de bleu de ciel ; c'est un effet de kaléidoscope
assez agréable.
  Mendiant et Bergère bretonne, par M. Antigna. Mention hono-
rable.
    Pèlerinage dans la campagne de Rome, par M. Bertrand. On a
 singulièrement abusé des scènes et des costumes empruntés à
l'Italie. N'importe, il y a là un élément des plus favorables à la
 peinture et l'on y revient toujours. Il me semble que ce pèleri-
 nage n'est qu'une variante d'un pèlerinage déjà exposé par
M. Bertrand. Un autre aspect, quelques détails différents, et
 comme toujours un style sage, raisonné et correct.
    On admire beaucoup le Corps de garde, de M. Comte, et le
 Bureau d'enrôlement, de M. Ten-Kate> emprunté aussi aux faits
 et gestes des soudards.
    Intérieurs à effet: en première ligne MM. Bail, Faverjon et
Malaval. M. Bail, plus bourgeois, plus terre à terre, a poussé
plus loin l'exactitude de reproduction appliquée aux objets les
moins susceptibles d'être bien reproduits ; en cela il s'éloigne
tout à fait des Teniers, Ostade, G. Dow, des maîtres français, et
de notre grand artiste Grobon. Ceux-ci avaient soin pour produire
leurs séduisants effets, de choisir de vieux réduits, de vieux
pots, de vieilles ferrailles, réunissant des gammes de ton adou-
cies et harmonisées par le temps. M. Bail , au contraire, prend
l'intérieur moderne tel qu'il est, bête d'agencements, aux tons
crus, faux et incertains, le costume de l'année, si ingrat et si tri-
vial qu'il puisse être, le parquet à lames miroitantes, la persienne