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96         NOTES SUR UN PEUPLE GAULOIS INCONNU.

« gardez le silence. Allons, dites-nous-le : la hontevous retient;
« je le conçois; mais cette honte est aussi tardive qu'inutile
« Publius est chassé du domaine la veille des kalcndes intérca-
« laires. En deux jours, ou, si l'on accorde que le courrier soit
« parti aussitôt après l'audience, en moins de trois jours on a
«  parcouru sept cents milles. 0 merveille incroyable ! Aveugle
«  cupidité ! Messager sans pareil ! Les agents et les satellites de
«  Névius partent de Rome, franchissent les Alpes et arrivent en
«  deux jours chez les Sébusiens. (apuii Sebusianôs). »
  Le mot de Sebusianôs est celui qu'on lit généralement dans les
imprimés; et de ce mot on a fait Segusianos, puis Segusiavos, de-
puis que j'ai démontré que tel était véritablement le nom des
habitants gaulois du Lyonnais ; ^mais, au lieu de Sebusianôs, c'est
Sebaginos que je trouve dans deux importants manuscrits de
Cicéron que possède la Bibliothèque impériale (n05 6309 et 7777).
Quels sont ces Sebagini ou Sebusiani ? Sont-ce les mêmes que
les Segusiavi ? Je réponds non sans hésiter ; car il est évident
que le peuple en question faisait partie de la Narbonnaise et non
delà Celtique, où les Romains n'avaient pas encore mis le pied,
et où par conséquent on ne pouvait appliquer les lois romaines,
comme on voit que cela se fit dans cette affaire, par les détails
dans lesquels je suis entré. D'ailleurs, le texte de Cicéron est
formel; il porte que les biens à vendre étaient dans la Gaule
narbonnaise : « Auctionem in Gallia Publius Quinlius Narbone
« (abréviation de Narbonen&i) se facturum esse proscribit. »
   Comment donc a-t-on pu faire la confusion que je signale,
c'est-à-dire mettre dans la Celtique un peuple indique dans la
Narbonnaise? C'est ce que je ne comprends pas. Aurait-on été
induit en erreur par les mots trans Alpes, qui servent à désigner
ailleurs la situation des biens en litige ? Mais la Narbonnaise, qui
s'étendait jusqu'à Genève, est précisément le pays au-delà des
Alpes pour les Romains. Se serait-on fondé, pour faire l'assimi-
lation que je repousse, sur la distance indiquée parCicéron entre
Rome et le pays en question? Je réponds que ce chiffre rond, et
plutôt exagéré dans l'intérêt de la cause qu'amoindri, ne prouve
rien, car il est impossible de faire exactement aujourd'hui le