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A PROPOS DU MONT PILAT. 209 ques autres, prenant il est vrai nos intérêts à coeur, se font pour nous apothicaires laborieux, chimistes con- sommés, teinturiers habiles, ou se chargent, édiles pré- voyants, de nettoyer notre séjour. « Parmi ceux, poursuivez-vous dans votre beau langage, parmi ceux que leur genre de vie fait nommer Copropha- ges,quelques-uns comme lesTrogidiens,s'attachent parfois aux restes desséchés des substances animales; la mission des autres est généralement de faire disparaître les ma- tières excrémentielles ou stercorales. Ces petits vidan- geurs ne remplissent pas tous de la même manière le rôle confié à leur zèle. Les Gopriens, par exemple, plus déli- cats ou plus recherchés dans leurs goûts, en raison de l'état membraneux de leurs mandibules, trouvent dans les mucosités ou dans les autres parties les moins consis- tantes ou les plus fluides, une nourriture appropriée à la faiblesse de leurs principaux organes masticateurs. Là , toutefois, ne se bornent pas leurs utiles services ; plusieurs d'entre eux forment, avec les déjections sordides au sein desquelles ils vivent, des sortes de petites boules qu'ils conduisent et enterrent au loin , soit pour y déposer le germe de leurs descendants , soit uniquement, d'autres fois, pour remplir le but providentiel de leur création , celui de délivrer la surface du sol des immondices qui la souillent (1). » Bien mieux, les plus industrieuses de ces frêles orga- nisations tiennent manufacture des substances textiles , la%loire et l'orgueil de nos costumes. Celles-là , dès que l'heure sonne au timbre invisible que l'ordonnateur sou- verain leur départ à l'état de nymphe, ourdissent en hâte les parois de la cellule discrète où se doit opérer la (1) Histoire naturelle des coléoptères de France, LAMELLICORNES, 33. H