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                     POÉSIE.


       LE CERF VOLANT ET LE BATEAU.

  D'un lac de nos cantons abandonnant la plage,
  Un bateau déployait sa voile au vent du nord -    ,
       Un cerf-volant au-dessus du rivage
  S'élevait en fendant les airs avec effort;
«—Le même temps tous les deux nous seconde,
       Dit le cerf-volant au bateau,
« Mais quand timidement tu vogueras sur l'onde,
« Je serai- dans la nue et te verrai d'en haut.
«—Oui, ton essor est prompt, mais le mien est plus sage.
« Répartit le bateau, le vent me pousse au port ;
« Toi, tu dois, pour monter, tenir tète à l'orage ;
       « Toujours lutter sera ton sort,
       « Et quand un calme salutaire
       " Nous rendra le ciel pur et beau.
       « Hélas ! tu tomberas à terre
       « Quand je serai toujours sur l'eau. »

  Ainsi, des magistrats au.pays sachant plaire
       S'aident du souffle populaire,
  Pour guider en port sûr le vaisseau de l'Etat,
  Tandis que des tribuns ardents et frénétiques
  S'élevant au moyen d'orages politiques,
  Tombent quand vient le calme et que le vent s'abat.

                                J. PETIT-SENTM.



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