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                             ARMOIRIES.                              13

   Quant à la couronne comtale que le chapitre de Saint-
Jean mettait sur la tête du lion de ses armes, il n'a pas
cessé de la mettre jusqu'à nos jours ; car ce ne sont pas
les armes de la ville, mais celles du Comté de Lyon, com-
posées d'un écu de gueules an lion d'argent et au griffon
d'or, affrontés.
   D'ailleurs le lion du Chapitre a une signification
toute différente de celui de la ville; c'est l'emblème du
Christ vainqueur, sous la figure du lion de la tribu de
Juda, Ecce vicit leo de tribu Juda, que l'on peut lire encore
aujourd'hui sur la bannière de l'église primatiale (1).
— Poursuivons. En 1312, l'archevêque Pierre III de
Savoie, ayant cédé tous ses droits au roi Philippe le Bel,
la ville de Lyon fut réunie définitivement à la couronne
de France. Cet événement avait une grande importance
politique, et les Lyonnais, pour en perpétuer la mémoire,
ajoutèrent à l'écu de leurs armes un chef d'azur chargé
de trois fleurs-de-lis d'or (2). Cet écusson subsista ainsi
sans changement pendant toute la période monarchique
jusqu'en 1790, où il disparut en vertu du décret de l'As-
 semblée nationale en date du 18 juin, qui abolissait
 toutes les armoiries ainsi que tous les titres de noblesse.
 Bientôt la ville elle-même, à la suite de son trop funeste
 siège, fut sur le point de disparaître aussi comme son
 antique lion, et de ne laisser d'autre vestige de son

  (1) L'origine duHondu chapitre est obscure et peut être multiple.
  (2) Les Lyonnais n'ajoutèrent pas de chef à leurs armes en 1312, car .
avant ils n'en pouvaient pas avoir, mais ils prirent des armes et les
composèrent naturellement des pièces quifiguraientsur le sceau du
xni" siècle, le lion et les fleurs de lis, qu'ils arrangèrent selon l'usage
héraldique en changeant les détails du pont de Saône et de la croix.
Notons bien qu'un chef en armoirie, à moins d'un titre spécial, n'est
point une superfétation ni l'indice d'une modification, mais une pièce
comme le chevron, la bande, le pal, le lion. etc.              M. DE V.