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EXPOSITION DE LA SOCIÉTÉ DES AMIS-DES-ARTS A coup sûr il y a de fort bonnes choses à l'exposition de 1867, et pourtant dans la série des salons dus à la Société des Amis-des- Arts, celui-ci occupera un rang très-modeste et passera inaperçu. Non que les favoris du publie fassent défaut; on les retrouve à peu près tous présents à l'appel, mais n'apportant que de simples jetons de présence. En sortant de là on se dit : Nous avons déjà vu ces toiles ; ces procédés qui nous semblaient audacieux et nouveaux il y a dix ans nous sont connus et ne font plus sensa- tion. Les peintres sont las ; ce qu'ils ont envoyé est bien, il nous faudrait du meilleur. Ce n'est pas malheureusement le goût seul que l'on consulte en venant voir le musée, on obéit plutôt à une curiosité fiévreuse qui veut des épices et des boissons alcooliques. Cela va de pair avec le roman et l'attente des cataclysmes politi- ques, il faut quelque chose d'émouvant, cet émouvant dût-il être absurde ou inique. Il faut entrer cependant; cette partie de mon programme n'est pas la plus difficile ; pour cinq sous on s'en tire ; il faut voir, premier obstacle, il neige au début, le soleil nous boude, une lumière blafarde tombe sur les peintures, les rend pâles, mornes, plates et lugubres ; il faut faire pour les lecteurs de la Revue une critique de ces peintures, ni trop longue, ni trop courte, ni trop acerbe, ni trop élogieuse. Il faut parler de tous. Parler de tous ! j'ai bien assez de buissons à traverser sur ma route sans donner encore dans le piège. Et par lequel vais-je commencer? Ordre alphabétique, ordre t