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                      JACQUES DE VINTIMILLE.            297

de sa vie, et qui sont d'un de ses contemporains, Philippe
Robert, avocat au parlement :

    Vintimillius, clarus proavis et stemmate regum,
    Sed magis ipse suœ virtutis imagine fulgens !

    « Vintimille , illustre par ses aïeux et son origine
    « royale ; plus illustre par l'éclat de son mérite per-
    « sonnel ! »

   Doué des aptitudes les plus diverses, passionné pour
tous les nobles exercices de l'esprit, Vintimille n'a laissé
pourtant aucun de ces monuments qui frappent les yeux
de la postérité : mais pourrait-on, sans injustice, deman-
der à un homme d'un génie si étendu la supériorité des
hommes spéciaux ? Les lois même qu'il avait faites avec
Bégat et la Guesle, ces lois qui ont régi pendant plus de
deux cents ans la Bourgogne, ont été remplacées par
d'autres lois. Ses traductions ont vieilli; et cependant on
ne peut lui refuser, comme écrivain, le naturel, l'élégance
l'atticisme du langage. On trouve dans ses poésies lati-
nes, qui sont peu nombreuses, et où lui-même ne voyait
sans doute que- des Å“uvres de circonstance, des fautes
de prosodie, comme dans celles de Philelphe, des Bèze
et de plusieurs de ses contemporains ( et certes ce n'était
pas de sa part dédain de gentilhomme, ni qu'il craignît
d'encourir le reproche que Salluste faisait à une Romaine :
psallere, saltare elegantiùs quàrn necesse estprobœ (1);
c'était plutôt inadvertance d'un homme voué par profes-
sion à d'autres travaux) ; mais on y trouve aussi le sen-
timent du rhythme, parfois même, ce qui n'appartient
qu'au vrai poète, du mouvement et de la passion. Vinti-

  (1) Bellum Catilinarium.