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                 DU MUSÉE DE LYON EN 1815.                389
   « Vous m'apprenez que c'est sur la demande de M. le
 premier président de la Cour royale et par l'entremise de
 M. le Ministre de la police générale que le renvoi d'une
partie des tableaux réclamés a été suspendu.
   « N'est-il pas affligeant que ce ne soit pas vous qui, le
premier, ayez pensé à vous opposer à l'enlèvement des ri-
chesses du Musée, avant du moins^que mes ordres n'aient
été pris; et n'ai-je pas lieu de me plaindre de ce que des au-
torités étrangères à l'Administration de cet établissement se
soient trouvées les seules protectrices d'un dépôt dont
vous reconnaissez pourtant l'intérêt?
   « Vous demandez aujourd'hui de nouveaux tableaux pour
remplacer ceux que vous avez perdus : il sera sans doute
fort peu facile d'en obtenir dans un pareil moment.
   « J'ai écrit à M. le comte de Pradel. J'attends qu'il me
réponde pour juger du parti que l'on pourra prendre. »

         Le comte de Pradel au préfet du Rhône.

   22 mars, •— « J'ai reçu la lettre que vous m'avez fait
l'honneur de m'écrire, le 11 de ce mois, pour m'informer
que, en outre des ordres du Roi, pris par S. Excellence le
ministre de la Police, vous aviez autorisé M. Artaud, di-
recteur du Musée de Lyon, a faire cesser l'emballage des
tableaux réclamés par les puissances et que je vous avais
prié de diriger sur Paris.
   J'ignore quels peuvent être les motifs qui ont porté M. le
ministre de la Police à prendre à ce sujet les ordres du Roi;
mais les tableaux que j'ai redemandés étant sortis du Musée
et n'ayant pas cessé d'être la propriété incontestable de la
couronne, jusqu'au moment où ils doivent être remis aux
puissances qui les réclament, c'était a moi seul qu'il appar-
tenait de vous faire connaître les volontés de Sa Majesté.