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ERREUR DE L'OPINION QUI PLACE A L'ORIENT DE JÉRUSALEM LES LIEUX TÉMOINS DU MARTYRE DE SAINT ETIENNE. L'antique usage des pèlerinages aux lieux consacrés par les mystères de la Rédemption a pris de nos jours un déve- loppement dont l'importance tend a s'accroître d'année en année. Cette circonstance nous a paru donner un grand intérêt d'actualité à l'examen d'une question que nous avons déjà sommairement traitée dans une note de notre Histoire de la première Croisade (1). Cette question est celle de la véritable situation des lieux témoins du martyre de saint Etienne, que les documents les plus anciens et les plus vé- nérables placent au nord de la ville et sur la route de Na- plouse et de Damas, pendant que toutes nos cartes modernes et l'opinion a peu près universelle s'obstinent a les placer en plein orient, au-delà de la porte conduisant a la vallée de Jo- saphat et à la montagne des Oliviers, porte située entre la vieille église de Sainte-Anne et l'angle nord-est du grand parvis de la mosquée d'Omar. Ma conviction était grande lors de la publication de mon livre en 1859; mais mon désir de rectifier l'opinion publique ne fit que s'accroître, lorsque je vis la persistance que continuaient a mettre les pieux pè- lerins de nos jours a aller chaque année se prosterner, pour (1) Histoire de la première croisade, par J.-F.-A. Peyré. Paris, Aug- Durand, libraire, rue des Grès, deux volumes in-8. *