Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                  LES DERNIERS CAIiLOVINGIENS.                      433

vertu d'une concession primitive de son père. La spoliation,
d'ailleurs, ne consista guère, de la part de Lothaire, ainsi qu'on
peut l'induire des termes de la chronique de Frodoard , déjà ci-
tés,, que dans la saisie de quelques châteaux, qui avaient été
donnés au jeune prince comme apanage, et dont il n'était pas
alors en état de regretter la perte , car il n'avait que deux ans ,
suivant l'Art de vérifier les dates. Aussi sont-ce les personnes
chargées naturellement de ses intérêts, sa mère, son oncle,
etc., qui interviennent seules alors dans l'affaire. Plus tard, ce-
pendant, il paraît que Lothaire craignit une revendication sé-
rieuse de la part de son Irère, et c'est pour cela qu'il fit recon-
naître son fils comme roi en 978. La cérémonie du couronnement
se fit à Compiegne, le 8 juin 979. Charles avait alors vingt-cinq
ans, et avait montré quelque velléité de réunir son ancien apa-
nage de Bourgogne à celui que son cousin l'empereur Othon II
venait de lui constituer en Lorraine.
   Qu'était devenu le jeune prince depuis son éviction du royaume
de Bourgogne en 955 jusqu'en 978 ? Nous l'ignorons. Il paraît
qu'il fut conduit par sa mère auprès de son oncle Othon Ior, alors
roi de Germanie, de Lombardie, etc., et plus tard empereur, à
la cour duquel il fut élevé. Ce dernier étant mort en 973 , son
fils Othon II lui succéda. C'est ,ce prince qui donna à Charles ,
comme nous venons de le voir, le duché de basse Lorraine et
une partie de la haute, dont celui-ci lui fit par contre l'hom-
 mage.
   Lothaire tenta encore de dépouiller son frère de cet apanage
 en 978 (Art de vérifier les dates, 2e édit. p. 542) ; mais il paraît
 que c'est Charles qui avait pris l'offensive, si l'on s'en rapporte à
 une lettre pleine d'injures (1), que lui écrivit quelques années
 après son parent Thierry, évèque de Metz, et dont voici un pas-

   (1) Charles lui répondit dans le même style. Et ce qu'il y a d'étrange
dans cette affaire, c'est que les deux lettres ont été écrites par le même in-
dividu, l'Auvergnat Gerbert, qui devint pape plus tard sous le nom de
Sylvestre II. (Voyez Recueil dés Historiens de France, t. IX, p. 2«0
et 287.)
                                                                28