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434               LES DERNIERS CARLOVINGIENS.

sage : « Léger et inconstant dans vos démarches, l'aveugle am-
bition vous a fait pencher tantôt pour un parti, tantôt pour
l'autre. Ennemi de votre propre sang, vous avez vomi toute la
haine dont votre cœur est infecté contre le prince votre neveu
(Louis). Et doit-on s'en étonner après vous avoir vu marcher à
la tête d'une troupe de voleurs et de scélérats que nul crime n'ef-
frayaient pour enlever par fraude au noble roi des Français ,
votre frère, sa ville de Laon (sa ville , dis-je, et non la vôtre, ce
qu'elle ne sera jamais), et le dépouiller même de son royaume. »
)Reeueil des Historiens de France, t. IX, p. 280.)
   Lotaire mourut le 2 mars 986. Son fils, Louis V, lui succéda. Ce
prince, qu'on a surnommé le Fainéant, étant mort à son tour
bientôt après (le 21 mai 987), sans enfants, Charles revendiqua
la couronne de France ; mais il avait été devancé par Hugues
Capet, à qui Lothaire avait lui-même recommandé son fils , en
mourant, et qui, étant sur les lieux , se fit proclamer roi par les
 seigneurs de son parti, puis sacrer à Reims, le 3 juillet 987, par
l'archevêque Àdalbéron. « Peut-être Charles eût-il empêché cette
 élection, dit l'Art de vérifier les dates (4e édit. in-8, t. XIV, p.
 76), s'il eût été plus diligent à faire valoir ses droits; mais elle
 était faite, et même à son insu, lorsqu'il délibérait encore sur le
 parti qu'il avait à prendre. L'ayant apprise, il prit aussitôt les
 armes pour déposséder son rival. Ses premiers efforts furent
heureux. S'étant rendu maître de Laon, il y fit prisonniers la
reine Emme (veuve de Lothaire), sa belle-sœur et sa mortelle
ennemie , et l'évêque de la ville Adalbéron , surnommé Ascelin ,
 entièrement dévoué à cette princesse. En vain l'impératrice
Théofanie, mère de l'empereur (Othon III, fils d'Othon II), lui
écrivit-elle pour demander la délivrance de la reine, en vain les
 évêques de France s'intéressèrent-ils et pour cette princesse et
 pour leur confrère : il fut sourd à toutes les sollicitations, et
brava même l'excommunication que plusieurs de ces prélats ful-
minèrent contre lui, tant pour ce fait que pour les pillages que
 ses troupes exerçaient sur les terres de différentes églises. »
    Il en voulait surtout à Àdalbéron, archevêque de Reims, à qui
il avait rendu service, et qui néanmoins s'était empressé de sacrer