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                     LES DERNIERS CARLOVINGIENS.                        427
 certaines propriétés dans les pays de Mâcon et de Lyon, et
comme ce dernier ressortissait au royaume de Bourgogne pro-
 vençale, et non à la Bourgogne française, le même notaire ré-
digea un acte semblable avec le nom du roi Conrad, ce qui fixe
 l'époque de notre charte, que Lambert de Ban've, à qui nous en
devons la copie, fait remonter au règne de Charles-le-Simple
(893-898), ne connaissant pas la particularité dont nous parlons.
Cette charte doit être d'octobre 953.
    La seconde charte faisant mention du règne de notre jeune
 Charles porte pour souscription : « Rotardus, levita et mona-
 « chus, scripsit sexto nonas marcii, die jovis, Cluniaco, publiée,
« régnante Karolo rege (1). »
    Il s'agit ici d'une donation faite entre les mains de l'abbé Ai-
mard , par un certain Rodingus , d'une église dédiée à la Vierge ,
en un lieu appelé « Vererias, in villa Salentiaco, in pago Matis-
« conensi. » C'est Verrière, commune de Salencé (Saint-Martin-
de-Salencé, canton de la Guiche (département de Saône-et-Loire),
localité qui a dû jouer autrefois un certain rôle, car elle a donné
son nom à de grands bois qui l'environnent.
    C'est vainement que, pour pouvoir dater cet acte d'une ma-
nière précise, on chercherait dans les ouvrages historiques la
mention d'un roi Charles dans l'intervalle qui s'est écoulé entre
les années 942 à 984, lequel embrasse tout le temps du gouver-
nement de l'abbé Aimard. Il faut donc recourir à une hypothèse
pour expliquer la dernière souscription, qui nous reporte positi-
vement au 2 mars 934.
    Les auteurs de Y Art de vérifier les dates, parlant des deux fils
de Louis d'Outremer, s'expriment ainsi dans leur 2e édition
(p. 542) : « Charles, né seulement en 953 (2), ne partagea point

  (1) J'ai publié cette pièce dans un travail intitulé : Noie sur un roi in-
connu de la race carlovinyienne, in-8, 185. ( Mém. des Antiquaires de
France, XXIII).
   (2) Il serait né en 945, si l'on s'en rapportait à Frodoard (Bec. de$ his-
toriens de France, t. VIII, p . 198-199) ; mais cet auleur a probablement
confondu notre Charles avec un autre enfant de Louis d'Outremer, mort
jeune.