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      LA FÊTE DES MAIANCHES, A VIENNE.
                           EN DAUPHINÉ.




   La coutume des Maïanclies est presque toute locale, et l'on
pourrait même dire qu'elle est spéciale à la ville de Vienne (1).
   Cet usage remonte à une époque déjà bien ancienne, et tire
son origine d'une institution qui, dans la chrétienté, s'appelait la
fêle des Merveilles.
   Choricr rapporte que quarante-huit martyrs souffrirent la mort
dans Lyon, sous l'empire d'Anlonin ; c'est là où l'on vit la ferme
constance de Blandine et de son frère Poulicus, ébranler celle de
leur tyran. Leurs corps furent réduits en cendres pour ôler aux
chrétiens l'occasion de leur rendre la vénération qui leur était
due, et ces cendres sacrées furent jelées dans le Rhône.
   La légende ajoute à ce fait un grand miracle : les cendres,
ainsi dispersées, se rejoignirent à Vienne, et le nom de chaque
martyr y était visiblement écrit.
   Cet événement fut rendu public, et l'église de Vienne établit
une grande fête qui fut célébrée le dimanche après l'Ascension.
On chantait une messe solennelle, et une procession générale
 était faite dans les églises de Saint-Martin et de Saint-Pierre.
    Un livre de chant, imprimé en 1537, parles soins de Pierre
 Palmier, archevêque de Vienne, appelle ce journal le jour des
Merveilles, et donne à la fête le nom de fête de SS. Marcellin,
Pierre, Blandine et ses compagnons.
    D'après Charvet, le clergé de Vienne, en habit de chœur, c'est-
 à-dire en surplis et en chappes, dans des bateaux ornés de ver-
 dure, remontait le Rhône jusqu'à Givors. Le clergé de Lyon y
 descendait de son côté, et tous deux s'unissaient pour chanter

  (1) Eu contradiction avec co qu'avance ici l'auteur, voiries Traditions
populaires par MM. Désire Moiinier et Vinglrinier. Le chapitre XIV,
Êtrennes à l'épousée de mai, donne quelques détails sur la reine de Mai
dans le Jura et le Midi de la France.
                                                           A. V.