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408 LE CHATEAU DE CLÉPÉ. la dernière fois de ses habits de fête ; les coteaux ombragés de Clépé résonnèrent de cris de joie; les courtisans célé- brèrent à l'envi une union qui rétablissait la paix entre Charles VII et son fils. Depuis lors cette habitation favorite de nos comtesses fut délaissée ; et le jour vint où Richelieu, pour terminer d'un seul coup la lutte commencée par ce même Louis XI contre la féodalité, lutte que lui-même avait si longtemps soutenue contre les hauts et puissants sei- gneurs de l'époque, fit démanteler toutes ces petites forte- resses. Alors, la belle habitation de Clépé devint une ruine, ruine imposante et majestueuse, qui couvre encore de ses débris le plateau d'un hectare de surface qu'occupaient autrefois les bâtiments et les jardins. Quelques baraques rampent encore au pied de la vieille tour, sur le plateau où s'éta- laient les jardins de nos comtesses, et la charrue se pro- mène dans l'enceinte où résonnait le pas des hommes d'armes. Mais les coteaux qui entouraient la forteresse n'ont rien perdu de leur beauté ; la petite plaine qui s'étend du château à la Loire est toujours couverte de riches moissons et de grands chênes, contemporains peut-être de la duchesse Anne, et la Loire anime toujours le beau paysage que do- mine la tour. BROUTIN.