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406 LE CHATEAU DE CLÉPÉ.
connaître le rapport qui existait alors entre la valeur de l'ar-
gent et certaines marchandises ; ainsi nous lisons dans ces
comptes :
Payé a Pierre le limousin, de Feurs; 14 sous pour le prix
de 7 douzaines d'écuelles de bois pour les pauvres ;
Payé cinq sous, pour un char de bois ;
Payé quatre livres dix sous, pour un pain de sucre de
neuf livres;
Payé a Péronnet, cinq sous pour lui, un valet et chevaux
employés pendant un jour à chasser les biches pour la dé-
pense de l'hôtel, de Madame. C'était le Vendredi-Saint; le
maître-queux de la duchesse voulait bientôt remplacer par
la venaison les harengs et les poissons du carême ; une
chasse avait été organisée dans les grands bois qui cou-,
vraient alors les coteaux de Clépé. Quel qu'en ait été le ré-
sultat, nous voyons, par les dépenses faites le jour de Pâques,
qu'il fut consommé ce jour-là pour la nourriture de la du-
chesse et de sa suite :
5 moutons;
1 bœuf, payé 8 livres a Jean Mazoyer de Saint-Laurent-la -
Conche, qui a fait quatre-vingt pièces et chair à pâté ;
13 chevreaux, payées ensemble 30 sous 5 deniers à Mar-
tin le boucher ;
Au même, quarante poules payés 38 sous 4 deniers ;
Au même, six poussins payés 2 sous 6 deniers ;
Au même, 120 œufs payés 2 sous 11 deniers ;
Au même, un veau payé 12 sous 6 deniers ;
La consommation en pain s'éleva à 38 douzaines et celle
en vin a 46 septiers.
Toutes ces provisions, quelque abondantes qu'elles nous
paraissent, furent consommées pendant le jour de Pâques ;
la dépense du lundi fut à peu près la même ; un second
bœuf, entre autres, fut acheté au prix de neuf livres du