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                   LE CHATEAU DE CLÉPÉ.                  403

Aux places déjà abandonnées par la comtesse Jeanne,
Louis H en ajouta d'autres, avec la condition d'entretenir
honorablement la comtesse avec une suite de 33 personnes
et 18 chevaux dans le château qu'elle choisirait ; elle choi-
sit Clépé.
    Alors commença pour ce petit village et son château une
ère de prospérité et de plaisir qui s'accrut jusqu'au décès
de la duchesse Anne de Bourbon, petite-fille de Jeanne. Les
hautes tours qui s'élançaient du plateau de Clépé et domi-
naient les bords de la Loire devinrent le rendez-vous d'une
petite cour. Le château de Clépé n'était encore au xrv6 siècle
qu'une de ces nombreuses et tristes demeures féodales que
les comtes de Forez avaient semées aulour de Feurs, une
place forte à en juger par les vastes ruines qui marquent sa
 première enceinte, parles deux larges fossés ou escarpe-
 ments qui l'entourent, et par les grosses tours, dont une
 domine encore le pays; ces tours qui protégeaient jadis des
 soldats bardés de fer autant qu'elles en étaient protégées
 elles-mêmes, abritèrent alors les fêtes brillantes auxquelles
 la comtesse Jeanne convia la noblesse de Forez.
     Le duc de Bourbon Louis IIe, qui venait, par son mariage
 avec Anne, de réunir le Forez à ses nombreuses posses-
 sions, n'habitait pas son nouveau comté; Paris et Moulins
 le retenaient loin de nous; aussi, la foule des courtisans,
 cette foule qui ne peut se passer de soleil, se relourna bien
  vite vers la comtesse douairière, astre à. son déclin, mais
  qui répandait encore éclat et chaleur.
     La comtesse Jeanne, au milieu de sa petite cour, s'occu-
  pait aussi de fondations pieuses , elle fonda et dota notam-
  ment, d?ns l'église de Chambéon, une prébende ou commis-
  sion de messe pour l'âme de son fils Louis, tué a la bataille
  de Briguais. Elle mourut en 1402, âgée de 92 ans.
     Cette mort aurait porté un coup fatal au château de Clépé,.