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LE CHATEAU DE CLÉPÉ. 397 Le château de Cle'pé était le plus souvent donné en apa- nage aux veuves et aux filles de nos comtes. C'est à ce titre que Jeannje de Montfort-l'amaury, veuve de Guy VI, le possédait en 1279; les revenus de cette seigneurie étaient alors évalués a 200 livres tournois. Jeanne' de Montfort était fille de Philippe de Montfort, comte de Castres, et nièce du célèbre Simon de Montfort, le chef cruel de la croisade contre Raymond de Toulouse et les Albigeois. Le château de Clépé, par sa belle position sur un plateau boisé, domi- nant les bords de la Loire, en face de Feurs, dont il est sé- paré par le fleuve, était depuis longtemps un lieu de prédi- lection pour cette comtesse ; elle y avait même acquis, en 1279, divers cens et rentes et fait, pour l'agrandissement des bâtiments, plusieurs échanges avec un nommé Guil- laume de Bosigne. Toutefois, sa résidence habituelle était au château de Chambeon; elle affectionnait cependant beaucoup Feurs, et, comme témoignage de cette affection et de sa cha- rité envers les pauvres, elle y fonda, en 1284, la comman- derie ou léproserie de Saint-Antoine. Feurs ne conserva pas longtemps dans ses environs la comtesse Jeanne de Montfort; en 1285, elle se remaria avec le prince Louis de Savoie ; les noces furent célébrées avec grande pompe dans le château de Chambeon, l'un des apanages de la mariée. Mais le prince Louis, ayant voulu s'immiscer dans la tutelle du jeune comte de Forez Jean Ier et dans l'administration du comté, les tuteurs nommés par son père s'opposèrent à ses prétentions. Alors Louis et sa femme, fatigués d'une lutte sans résultat, se retirèrent dans le comté de Savoie. La comtesse Jeanne de Montfort y mourut en 1300, mais elle dut souvent revenir sur les bords de la Loire. Son fils Jean Ier y portait la couronne comtale, et Isabeau, une de ses filles, faisait sa résidence habituelle à Clépé. Isabeau était mariée a Béraud, seigneur de Mercœur ; ce-