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398 LE CHATEAU DR CI.ÉPÉ. dant au désir de son mari, elle se retira avec lui au château d'Ussel, en Auvergne ; mais devenue veuve, elle revint à Clépé et y vécut en grande affection pour son frère. En 1322 elle y recevait a coucher ses neveux Jean et Renaud de Forez, partis le matin a cheval de Montbrison et se ren- dant ainsi a petites journées à Paris. Ils étaient accompa- gnés d'Henry de Rochefort, chanoine de Lyon, leur gouver- neur, et dePâches de la Varenne, leur secrétaire. Il ne sera peut-être pas sans intérêt de rapporter le texte même du registre qui nous a conservé la visite des jeunes fils du comte de Forez a leur tante Isabeau, dans le château de Clépé. On aura une idée du langage de l'époque qui, sauf quelques variantes, est resté le patois de nos jours : « L'an de notre Senyor 1322, lo mercres après la Tos- « sayns, Jo (moi) Pà ches de la Varenna, commensey a faire « lo dépens de mes senyors Reynau et Johan de Foreys qui « demoriant à Paris, liqual sont écrit en icet papier « prumairement, la dimène avant la saint Luc évangélica, « partiront li dit minseynor de Montbrison, è furont lo seir « à Clépeu avoy madame de Merceuil.» Il faut convenir qu'un voyage de Montbrison a Paris, fait à cheval et par les mauvaises routes de l'époque, n'était pas une partie de plaisir bien séduisante ; et, quelque amateur qu'on soit du pittoresque et des paysages, on préférera, je pense, à la chevauchée des fils de nos comtes, les moyens de transport que la vapeur offre au plus simple bourgeois de notre époque. Après la défaite de Briguais, où notre comte Louis fut tué a vingt-trois ans sans postérité, et qui rendit fou Jean, son frère et son successeur, l'administration du comté de Forez fut vivement disputée par Jeanne de Bourbon, comtesse- mère, et par Renaud, oncle du jeune comte. Mais une as- semblée des principaux seigneurs du pays, tenue au château