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390               ENLÈVEMENT DES TABLEAUX

   « Je sais cependant tout l'intérêt que mérite la ville de
Lyon, et tout le prix qu'elle attache aux richesses de son
Musée. J'ai été le premier a me rendre l'interprète de ses
regrets auprès de la Cour des Pays-Bas, et je me suis em-
pressé de solliciter en faveur de la ville de Lyon la cession
des tableaux provenant de la Belgique que renferme son
Musée. J'attends la réponse de cette Cour, et si, comme je
l'espère, cette demande* est prise en considération, je me
ferai un plaisir de vous faire part d'une faveur à laquelle je
sais tout le prix que vous attachez.' »

      Le préfet du Rhône au ministre de l'Intérieur.

   31 mars. — Après avoir mandé au comte de Vaublanc
qu'il lui adresse une expédition de la lettre précédente, ce
fonctionnaire ajoute, à propos de la surprise que M. de
Pradel exprime de ce qu'on regarde comme étrangère à ses
attributions la disposition exclusive des tableaux sortis du
Musée général, et sur lesquels il prétendait que la couronne
avait conservé tous ses droits :
   « Je n'ai point km'occuper de cette question, et j'ai lieu
de craindre que la disposition des tableaux réclamés, qui pro-
viennent de l'École belge, ne dépende pas plus des négo-
ciations extérieures que des décisions de l'Administration
intérieure. Quand on a vu piller le Muséum, à Paris, sous
les yeux du gouvernement et malgré les stipulations les
plus formelles, on peut n'être pas complètement rassuré
sur le sort des Musées de province qui recèlent des ri-
chesses échappées a ce pillage.
   « Au reste, je dois prévenir Y. Excellence qu'aucun des
vingt-huit tableaux (1) demandés n'a été emballé ni en-

  (1) Plus haut, ce nombre est diminué de quelques toiles ; mais un