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386                 ENLÈVEMENT DES TABLEAUX

pement qu'il a reçu depuis quelques années sous des mains
habiles, et à la fabrication, des avantages immenses qu'elle
retirait, dans le commerce de l'étranger, de la correction et
de la pureté de ses dessins, seul naoyen de préférence qu'elle
ait a faire valoir aujourd'hui parmi tant de manufactures qui
se sont élevées en Prusse, en Allemagne et en Italie.
   « Monseigneur le ministre de la police, prévenu particu-
lièrement par M. de Bastard, premier président de la Cour
royale (de Lyon), de l'impression fâcheuse que faisait la de-
mande de M. le directeur de la Maison du Roi, lui a répondu
qu'il avait pris à ce sujet les ordres de Sa Majesté, et que la
ville de Lyon conserverait ses tableaux. Le directeur du
Musée a, en conséquence, suspendu l'envoi qu'il devait en
faire à Paris (1). J'en ai prévenu M. le comte de Pradel, et je
prie V. Excellence de vouloir bien insister auprès de lui pour
qu'il fasse rendre à la ville de Lyon l'équivalent des tableaux
qui lui ont été enlevés dans le cours de l'été dernier. »

       Le ministre de l'Intérieur au préfet du Rhône.

   15 mars. — « Je reçois votre lettre du 7 de ce mois, rela-
uvement aux tableaux qui existaient au Musée de Lyon et
qui nous ont été redemandés pour être rendus aux commis-
saires des puissances alliées.
   « Ces demandes vous ont été faites par la Direction du
Musée du Louvre, et je regrette bien que vous ayez cru de-
voir y obtempérer sans m'en informer plus tôt.
   « Les Musées des départements sont essentiellement dans
les attributions du Ministère que le Roi m'a confié; rien ne
doit se faire dans ces établissements sans que j'en sois ins-

   (1) J'imagine qu'Artaud attendait ce moment avec une vive anxiété,
et qu'il dut ressentir une joie suprême de la tournure que l'événe-
ment avait prise.