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                 DO MUSÉE DE LYON EN 1 8 4 8 .               381

   Cet état, que je reproduis, intégralement, c'est-à-dire en
lui conservant la forme qu'il a reçue dans le document ori-
ginal, est certifié véritable par le secrétaire général du Musée
royal, et signé de lui.
   Le comte de Pradel s'efforçait en vain de multiplier ses
ordres d'expédition, tout en recommandant la plus grande
célérité dans leur accomplissement : Artaud ne se pressait
pas davantage pour cela, soit qu'il éprouvât le regret, du reste
bien naturel et que tout homme de coeur eût partagé avec
lui, de se séparer des tableaux précieux confiés a sa garde,
et qui lui étaient en quelque sorte enlevés par la violence,
soit que sa lenteur fût calculée, — et cette dernière hypo-
thèse est la seule vraisemblable, — dans l'espoir qu'avant
d'être forcé dans ses derniers retranchements, quelque in-
cident heureux viendrait à propos le tirer d'embarras en mo-
difiant la situation, et peut-être même en la transformant
complètement au profit du Musée de Lyon.
   Quoi qu'il en soit, l'excellent Artaud recevait du préfet ce
qu'on appelle dans le langage administratif une lettre de
rappel, a laquelle le directeur du Conservatoire des arts fil
la réponse que voici :

   2 mars. — « Monsieur le comte, — « J'ai reçu les let-
tres que vous m'avez fait l'honneur de m'adresser, l'une a
la date du 23 février, l'autre (la lettre de rappel) au 1 er mars
courant, toutes deux relatives aux vingt-cinq tableaux que la
Maison du Roi demande encore au Musée de Lyon. Quelque
pénible que soit ce sacrifice, je vais m'occuper à les faire
emballer et encaisser avec tout le soin possible, ainsi que
vous voulez bien me l'indiquer.
   « J'ose attendrede votre amour pour les arts, M. le comte,
que vous aurez la bonté de faire sentir a Sa Majesté la perte
immense que fait en cette circonstance la ville de Lyon, et