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ORIGINES DE LUGMWUM. 367 bre de termes, Bodineomagum, par exemple (1), qui attestent que les populations liguriennes parlaient, comme toutes les races mêlées, une langue empruntée à dgs familles humaines différentes. Ainsi magum ou magus est du pur gaulois. En ad- mettant que bodinc, pour lequel le doute existe, soit d'un autre idiome, il reste avéré qu'un terme celtique entrait à l'état de suffixe dans l'appellatif d'une ville des Ligures. Ruscinon peut donc être une expression gauloise que se serait assimilée, soit en entier, soit en partie, un idiome ligurien. Elle est intégra- lement celtique , car de sa décomposition s'échappent ces deux éléments : i° Rus (rous), le ros ou rhos du néo celtique, montagne, si- gnification justifiée par la position du Ruscinon pyrénéen et de tous les Ruscinon (ïtossillon ou Roussillon), de la Celtique ou de la Narbonnaise (2j par le Mont-Rose et par notre Mont-Rosard, indubitablement. Que signifierait pour ce dernier le terme pré- fixé mont, s'il ne qualifiait une façon d'être, existante ou dé- truite, en relation avec l'idée qu'il présente ? 2° Cin, forme construite du celtique cà n, cain, pur, éclatant remarquable, de Vindocm-um, Vendôme, Cain-o, Chin-on, Cin- isius, Cen-is, etc. (3). (1) « Ligurum lingua amnem Bodincum vocari, quod significat fundo carentem, cui argumento adest oppidum juxta Induslria, vetusto nominc Bodineomagum, ubi prÅ“cipua altitudo incipit » (Plin., Hist.mund., III, 20). (2) Le Ruscinon des Edues, pour ne citer que celui-là , était bâti au sommet du mont de Lasçois (M. Mignard, Hist. et légend. concernant le pays de la Montagn., H). Cette forte assiette avait donné lieu, à l'époque des bailliages, à ces dénominations de Montagne et Pays de la Montagne (M. Mignard Girart de liossill., 296). Le poème fait nombre d'allusions à la situation du castel de Girart : Très bien près de Laussois ; c'est une grant monteigtw, En qui si coin lisons en la 1res fort hautesce Ot jadis un chasteau qui fut de grant noblesse Ãtossillon avoit nom. V. 333, 333, 334, 335. (3) Gaël. cain, pur, éclatant, remarquable, en cytnr. eau , d'où cann, luue en son plein, — «anse, kan, luire, apparaître.