Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                         ORIGINES DE LUGDUNUM.                             389

Glar(ï). Les colons de race tudesque lui postposèrent ang ou
ing, particule attributive d'emplacement, devenue quelquefois
ange, inge, et le plus souvent ans, ins (2).
   L'élément préfixe de Gi-arins prépose aux environs Gl-ay,
près de Chessy, où M. Fournet a signalé des eaux minérales ; la
6W-aure, affluent de l'Isère ; le G7-at, nom perdu d'un cours
d'eau de l'arrondissement de Mâcon (3); Gi-étins et la G/-enneen

   (1) Glarins s'est formé de l'un ou de l'autre de ces groupes indo-euro-
péens :
   1° gaël. glan, cymr. glân, glean, limpide, brillant; gaèi. galla,cymr .
gawl, clair, brillant, goleu, goleuni, clarté, — gr. •ylîjvoç, yMivilt yatàivvii
éclat, sérénité, — sansc. djalâ, lumière, splendeur.
   2° gaël. gil, eau, cym. gêl, ce qui se réduit ou tend à se réduire en li-
quide, à former un marais, — sansc. djhalash (ghalas,) l'eau, l'élément li-
quide) .
   Mais ce deuxième groupe me semble avoir une analogie plus grande que
l'autre avec Glarins et ses analogues : Glaris, Glay, Glat, Clyde, Gléan,
Gélin, en considérant la forme de ces noms et leur signification précise
d'amas d'eau, d'endroit distingué ou rempli par l'élément liquide.
   (2) L'évidence de cette postposition subséquente de la particule ang,
ing, résulte de la composition même des noms de lieux. En effet, leur dé-
nominateur est le plus souvent étranger aux idiomes germaniques, par
exemple : le lat Montante « castrum Bast dictum de Moniangio (M. de
Bombourg, Hist. de Nantua, aux Preuves, 278); les Celt. Chaleins
« Ecclcsia de Chalenjo » (Menestrier, aux Preuves, 1) , Arbemc, aujour-
d'hui Arbenf et krbant « per Ândream Ducreto de Arbenco » (M. de Bom-
bourg, !oc. ci?., 276), Lyerans « in villa Lierenco » (Cartul. de Saint-Vin-
cent de Mâcon, 182), etc. On peut quelquefois suivre dans un même mot
la dégradation successive de la terminale : Lier-ing ou Lier-ang, Lier-enc-o,
Lyer-ins ou Lier-ans, plus correctement Lyer-inse ou ince, Lier-anse ou
aince ; mais, dans les pays où, au lieu d'une colonisation locale et partielle,
s'est implantée en masse une population germanique, le dénominateur est
invariablement deutche, et la particule ing, ang, ne se dégrade pas ou se
borne à prendre l'e muet (V. Recherch. sur les noms de lieux de l'arr.
de Thionville, dans les Mém. de la Société imp. des Antiq. de France, IV,
420 sqq.).
   (3) « Rivo percurrente qui vocatur Glatmof seu Glatiaot » (899-927,
CCCL1I du Cartulaire de Saint-Vincent de Mâcon.)