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356                            ORIGINES DE LUGDUNUM.
   La m a r c h e sacrée n ' é t a i t pas encore : deux races, au m o i n s ,
ayant vécu, b â t i , pris u n d é v e l o p p e m e n t e t h n i q u e dans l ' i n t é r i e u r
de ce qui devint « les Dombes ».

fey). Si, dans une tradition probablement anté-homérique, les Hellènes ont
fait deux peuples consanguins, des Galls et des Kels, s'ils ont partagé toute
la race gauloise en deux branches: les Celtes qu'ils étendent sur une grande
partie de notre continent, les Galates qu'ils restreignent à la Gaule , c'est
que leur srrivée en Europe est postérieure à l'établissement de cette race.
Quand les Yavânas, leurs ancêtres, quittèrent les campements communs de
l'Aryana, ils avaient devant eux, au nord-ouest de Bactres, « le septentrion
primitif», plusieurs tribus des Galls parties antérieurement. Des vicissi-
tudes diverses tinrent longtemps séparés ces essaims d'une même ruche.
Entrés les derniers en Europe, les descendants des Yavânas retrouvèrent
les Galls à l'ouest et au nord des contrées qui devinrent la Hellade.
    En entendant nommer ces clans innombrables Galls et Kels, au gré des
lieux et des circonstances, ils en firent, oublieux des traditions paternelles,
deux peuples issus d'une souche unique. Cette division des Galls en deux
branches se maintint parmi les lettrés d'Athènes jusques vers la fin du
premier siècle avant notre ère. Il fallut que César vînt conquérir la Gaule
pour leur apprendre ce fait qui leur parut inexplicable, à savoir : que le
peuple nommé par eux Toîk-ùzcu se disait lui-même Kail-i, Gail-t, « ii qui
Vmguasua Celtse, noslra Galli appellantur » (Debell. gall., I, 1). Mais d'où
vient l'appcllatif Ghal ou Ghail? L'ethnologie cherche aujourd'hui à ratta-
cher les Gcimains aux populations de l'ancienne Karamanie persane, le
Kermân actuel. Pourquoi ne pas souder de même le glorieux rameau de
nos ancêtres à quelque souche zende ou hindoue ? Je signalerai les Gaha-
 tai-as, aliàs Ghelot-s, GaWî(-alutœ de Pline « dont la vaste expansion oc-
 cupe le bassin du Sind jusqu'au Sourachtra » (M. Vivien de Saint-Martin
 (Mém. de l'Acad. dès inscript., sér. 1, t. IV), et dont le nom offre ces
analogies étranges : Gahatat-à, GalUt-a, Galat-éa, Galat-ès, Gall-us, Ghêl-
ots, Kail-ts, Ghail-ts. De ce groupe d'Aryens se seront détachées, l'une
après l'autre, deux masses de clans ou tribus : l'ombrienne qui partit,
 lorsque le terme Gahalat n'était pas encore créé, ou ne désignait qu'une
 partie du groupe ; la gauloise qui se sépara, quand ce groupe se fut donné
 sa désignation collective.
   Suivons maintenant dans leur évolution les tribus dites ombriennes, les
aînées de l'émigration parmi les races de sang gaulois.
   « Les anciens auteurs, dit le P. Pezron, qui ont parlé de l'Umbrie ou