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ORIGINES DE LUGDUNUM. 357 —GlarinsQe). C'était à l'origine, de même que les Echeyx, un vaste marais ou lac naturel. Il entourait un terrain émergé. On plutôt des Umbriensqui l'onthabitée,disent unanimement que cette nation a été très-ancienne: Umbri, dit Florus, antiquissimus Italiœpopulus. Pline confirme la même chose, quand il écrit qu'on regardait les Umbriens comme le plus ancien peuple de l'Italie: Dmbrorum gens antiquissima Ita- liœ emstimatur. Cela est si vrai, que Denys d'Halicarnasse assure que, quand les Pélasgiens vinrent de h Grèce en Italie, quelque temps après le déluge de Deucalion, c'est-à -dire plus de quinze cents ans avant JÉSUS- CHRIST, les Umbriens occupèrent alors beaucoup de terres en Italie, car, ajoutc-t-îl, c'était une nation fort grande et fort ancienne : Habitabant tune Umbri, et alias multos Italiœ agros; eratque ea gens multùm antiqua et am- pla. Cette nation s'était tellement étendue qu'elle a autrefois possédé plus d'un tiers de l'Italie et, entre autres, toute l'Umbrie el toute la Toscane. Et Pline marque que les Etruriens étant venus en Italie leur firent long- temps la guerre, et qu'ils prirent et ruinèrent plus de trois cents de leurs villes : trecenta eorum oppida Tusci debellasse reperiuntur. « Voilà donc une nation, non-seulement très-ancienne, gens antiquissima Italiœ, mais encore très-puissante et très-étendue , qui s'est établie dans le milieu de l'Italie, plus de quinze cents ans avant la fondation delà ville de Rome. Si je disais de mon crû que c'a été une nation de Celtes ou de Gaulois, on se moquerait de moi, et on dirait que je prends plaisir à in- venter des choses nouvelles, pour ne pas dire inouïes; mais si je fais par- ler les anciens auteurs, et des auteurs qui né sont nullement suspects, je crois qu'on n'aura rien à me reprocher. Quand Solin parle des Umbriens, il dit, sur la foi de Bocchus l'historien, qu'ils venaient de l'ancienne race des Gaulois: Bocchus absolvit, Gallorum veterum propaginem Umbros esse. Que si l'on dit que Solin s'est trompé en cela, aussi bien qu'en beaucoup d'autres choses, il n'y a qu'à voir ce qu'écrit Servius dans ses exceîlents commentaires sur le 12 e livre de l'Enéide. C'est là qu'il confirme ce que dit Solin par les paroles suivantes : Sanè Umbros Gallorum veterum propa- ginem esse, Marcus Ântonius refert. Tout cela est soutenu de l'autorité de saint Isidore, évêque de Séville, qui parlant des Umbriens dans ses origi- nes dit, livre ix: Les Umbriens sont une nation d'Italie, mais ils sont des- cendus des anciens Gaulois, Umbri Italiœ gens est, sed Gallorum veterum propago. « Ajoutez à tous ces auteurs le scholiastc de Lycophron, qui ne s'éloi- gne pas de leur sentiment puisqu'il dit : que les Umbriens sont un genre de