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POÉSIE. --3»-«a&€8>Bc*-&- LE BONHEUR Qu'est-tu, Bonheur? qu'est-tu, toi que l'âme inquiète Sollicite sans cesse en son ardeur muette ? Dis-moi, qu'es-tu, problème insoluble du cœur Qui poursuit vaguement ta mouvante lueur ? Qu'es-tu, toi qui soudain, fulgurant météore, Étincelles des feux d'un soleil sans aurore, Doux reflet qu'accompagne un-mystérieux bruit, Que chassent aussitôt le silence et la nuit ? Qu'es-tu, baume inconnu, salutaire dictame, Divin accord que font toutes les voix de l'âme, Brillant caméléon, phalène aux ailes d'or, Si séduisant !... hélas ! plus fugitif encor !... Qu'es-tu, Bonheur? Es-tu dans cette humble chaumière, Où, calme, souriant, et jamais a b a t t u , Bornant ses vœux, le pauvre entoure sa carrière D'une auréole de vertu? Mais j'ai vu sous le chaume, hélas ! la pâle Envie Empoisonner souvent la candeur que j'aimais, Et la vertu du pauvre, aux besoins asservie, . A l'or ne résista jamais. Es-tu du dans ces palais de marbre et de porphyre, Où ton nom resplendit d'un éclat emprunté, Qù l'art humain s'épuise, et ne peut plus suffire Aux efforts de la volupté ? 22*