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328 UNE AVENTURE que tout ce que j'aurais jamais pu rêver, lorsque j'exprime en ter- mes contenus à cette merveilleuse apparition, mon amour res- pectueux, mon admiration, vous me demandez ce que je pourrais dire de plus à la femme que j'aimerais ?... [Tombant à genoux). Je lui dirais, madame... LA COMTESSE. Chevalier, vous oubliez que le marquis est votre meilleur ami. BOUFFLERS. Puisque vous êtes Aline, je lui conteste tout droit sur vous ; je vous connaissais, je vous aimais avant lui. LA COMTESSE [à part). C'est pourtant vrai. BOUFFLERS. Je lui dirais: Adorable Aline... Madame la com- tesse, voulez-vous accepter la main du chevalier de Boufflers?... LA COMTESSE (à pari). Ah marquis, ah marquis ! si j'étais co- quette, j'aurais une belle occasion de me venger de vos accès de jalousie ! (Haut.) Chevalier, relevez-vous d'abord, je vous répon- drai ensuite. BOUFFLERS (se relevant). J'attends mon arrêt. LA COMTESSE. M. de Boufflers vous êtes enthousiaste, éloquent, fort entraînant même, je vous assure, mais... BOUFFLERS. Mais... il y a donc un mais; parlez, de grâce. LA COMTESSE. Mais vous êtes bien léger ... BOUFFLERS. Oh ! croyez qu'à l'avenir... LA COMTESSE. Et vous en fournissez la preuve à l'instant même. BOUFFLERS. Comment cela ? LA COMTESSE. En oubliant que vous êtes chevalier de Malte et que par conséquent vous ne pouvez épouser ni Aline, ni aucune autre femme au monde. (A part, avec un soupir.) Et vraiment c^est bien dommage ! BOUFFLERS (se frappant le front). C'est palsambleu vrai, je n'y pensais plus. Vœux maudits ! LA COMTESSE. Maintenant, de grâce, plus d'enfantillages, par- ions sérieusement et revenons-en à la situation, il en est temps. Le marquis sera ici dans quelques instants. BOUFFLERS. Hélas! puisque vous le voulez, revenons-en à la triste réalité. — Il s'agit, n'est-il pas vrai, de réparer mes étour- deries ; je vais pour cela vous donner, madame, une preuve de