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                             POÉSIE.                            289
         M u r m u r e sa plainte sacrée,
         Sous le rocher de Céladon.
    Si je ne devais plus te revoir, je mourrais,
         Mon doux pays, doux pays de Forez.


         L'enchanteresse Mélusine
         P r i t un de tes fils pour mari (1),
         E t la sainte Vierge est cousine
         De tes fiers sires de Lévi (2).
         Tes comtes, près de l'oriflamme,
         Vaillamment portaient leurs écus.
         A Brignais, l'un d'eux rendait l'âme,
         Pour te sauver des Tard-venus (3).
    Si je ne devais plus te revoir, je mourrais,
         Mon doux pays, doux pays de Forez.


         Auprès d'eux flottaient les bannières
         De nombreux et hardis vassaux.
         Le temps a brisé les plus fières,
         Comme le vent les arbrisseaux.
         Il nous reste, avec leur mémoire,
         Les Armes que Dieu leur donna.


  (i) D'après les vieilles chroniques, la fée Mélusine épousa
Raymondin de Forez, l'un des fils de Guy Ier.
   (2) La légende affirme qu'un sire de Lévis, passant devant l'i-
mage de la sainte Vierge, aurait ôté son chapeau en disant : Bon-
jour , cousine ! La sainte Vierge aurait rendu le salut en répon-
dant : Bonjour, cousin,
   La sainte Vierge appartenait, comme on sait, à la tribu de
Lévi.
   (3) Louis Ier, comte de Forez, fut tué à la bataille de Brignais,
livrée aux bandes de routiers , qui prirent le surnom de Tard-
venus , à cause de leur entrée tardive en campagne, juste au mo-
ment où le traité de Pressigny venait d'être signé.