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228                   JACQUES DE VINTIMILLE.

«  ne luy peut (que je sache) commodément estre imparty
«  que par TOUS et le docte prélat Amyot, qui a peu de
«  semblables en son estât et profession : et recevez mes
«  scolies et lucubrations d'aussi bon cœur que je les vous
«  dédie, en commémoration et souvenance de l'amitié
«  qu'il vous plaist me -porter ; vous recommandant la
«  version que vous préparez des livres de Ptolomé,
«  ainsi que m'escrivistes n'aguères, et baisant les mains
«  de Votre Seigneurie. À Lyon , ce 24 de septembre
«  1575. »
   La traduction projetée des ouvrages de l'astronome
Ptolémée ne parut jamais (1) ; mais on voit, par la men-
tion qui précède, avec quelle ardeur Vintimille se livrait
encore au travail, quand déjà commençait pour lui la lon-
gue série des désenchantements de la vieillesse.
   Peu de temps après la Saint-Barthélémy, Michel de
l'Hospital était mort, dans une retraite qui ressemblait
à un exil, et gémissant des maux qu'il s'était vainement
efforcé de conjurer. Au mois de mars 1577, ce fut le
tour de Maclou Popon, âgé seulement de soixante-trois
ans. La mort de ce magistrat si savant et si vertueux
fut un coup cruel pour Vintimille ; on peut même dire
qu'il ne s'en releva pas. Tout ce qu'il écrivit depuis, et il
n'écrivit guère que pour parler de ce triste événement,
est empreint d'une profonde mélancolie. Il résolut du
moins d'élever à son ami un monument, non de marbre,


  (1) Le passage suivant d'une pièce de Philippe Eobert, avocat au par-
fement de Dijon, donne à penser que cette traduction était terminée en
1580, et que Vintimille l'avait communiquée à quelques amis:

      Hujus ab auspiciis Xenophon, PtolemEeus, et ipse •
      Historise scriptor romanse, in luminis auras
      Emergunt, et Franeiaco spectantur amictu.