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                       JACQUES DE VINTIMILLE.                         229

d'or ou d'ivoire, ni gigantesque, ni orné de colonnes pré-
cieuses, mais plus durable encore , tout littéraire, tel en
un mot qu'il convenait à un si docte et si modeste per-
sonnage. Tous les amis du défunt se mirent aussitôt à
l'œuvre, et chacun d'eux apporta le tribut poétique de
ses regrets (1). Vintimille, pour sa part, composa un
grand nombre de pièces en vers latins. Au frontispice de
ce recueil, imprimé à Paris en 1580, est une pyramide
qui supporte un globe terrestre surmonté d'une Renom-
mée, avec cette inscription :
  JEternœ memoriœ Macuti Pomponiï, senatoris Divio-
nensis ; doctrinœ, ficlei, pietatis et justitice ergo, Musœ
Burgundicœ alumno clarissimo posuerunt; oonsecrave-
runt (1577).
    « A l'éternelle mémoire de Maclou Popon, magistrat
«   dijonnais : il doit à sa science, à sa bonne foi, à sa
«   piété et à sa justice, ce monument que les Muses de
«   la Bourgogne lui ont élevé et consacré comme au plus
«   illustre de leurs nourrissons. »
   Pais Vintimille raconte , dans une lettre en prose la-
tine, datée du mois d'avril de la même année, et adressée
à Charles Alibout, évêque d'Autun, la vie, mais surtout
les derniers moments de Maclou. A l'élévation du langage
on reconnaît un disciple de Platon ; mais l'accent conte-
nu, quoique pénétrant du narrateur, laisse deviner la ré-
signation plus touchante encore d'un chrétien :
  « Pendant les six mois qu'a duré sa dernière maladie,
dit-il, ses amis pleuraient, sa femme éclatait en san-

   (1) Maclou Popon, dans sa jeunesse, avait inspiré des sentiments sem-
blables à Théodore de Bèze, comme l'attestent deux élégies qui se trouvent
dans les poésies latines de cet auteur, et qu'il composa sur la fausse nou-
velle qui s'était répandue que Muclou était mort en traversant les Alpes.