Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                        JACQUES DE VINTIMILLE.                         221

 qui venait d'atteindre pour la seconde fois ceux de ses
 collègues que l'on accusait de favoriser les nouvelles doc-
 trines. Aucun doute qu'il ne fût parvenu promptenient
,aiix premières charges de la magistrature, si la modé-
 ration de ses idées au milieu de l'effervescence générale,
 si d'ailleurs sa qualité d'étranger, n'eussent fait obstacle
 à son élévation.
    Vers l'année 1570, Vintimille fut bien cruellement
 frappé dans ses affections : il perdit sa femme, après
 vingt ans de mariage. Il la regretta vivement, si l'on en
 juge par la touchante expression de ses regrets : « Tant
 qu'elle vécut, s'écrie-t-il, la vie ne me fut jamais à charge ;
  depuis qu'elle est morte, je n'ai pas connu un seul ins-
  tant de vrai bonheur.. Et s'il ne me restait une fille, gage
  de son amour, une fille et un gendre qui sont les appuis
  de ma vieillesse ; si Popon, cet invariable ami, ne m'avait
  assisté et reconforté dans ma détresse subite ; si, par ses
 prières et en élevant mes pensées vers Dieu, il ne m'avait
 rappelé à la vie, mes cendres et celles de cette épouse
  adorée reposeraient, à l'heure qu'il est, dans la même
  urne(l). »
    Mais les consolations que Vintimille trouva auprès de
  personnes si chères ne lui. suffirent pas encore : il em-
  brassa le sacerdoce, donnant ainsi un irrécusable témoi-
  gnage de l'orthodoxie de sa foi, et devint, tout en conser-
  vant ses fonctions de conseiller, archidiacre de Notre-
  Dame de Beaune, chanoine de Saint-Lazare d'Autun et
  doyen de Saint-Vincent de Chalon-sur-Saône (2). Sa mo-


    (1) Ce passage est traduit del'élégielatinedéjùcitéc,cl<{uiparut en 1580.
    (2) Clnud. Roberti, Gallia christiana, in Episc. August., page 216; —
 Palliotj— de la Monnoye, dans les Bibliothèques françaises de Du Verdior
 et La Croix du Maine, etc.