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LA VILLA DE MONCORIN. Samuel Sorbière, médecin et philologue, qui a séjourné plusieurs fois à Lyon où il fut un des éditeurs des Œuvres de Gassendi, a décrit dans une lettre datée de cette ville, le 17 octobre 1657, La villa de Moncorin, située sur la paroisse d'Irigny. Cette lettre est adressée à Madame *** et j'en ai donné un extrait dans la livraison de la France littéraire du mois de novembre dernier ; j'ignorais alors à qui elle était écrite, mais M. l'avocat Vachez, si versé dans la statistique de notre province, m'a tout récemment appris qu'une étude sur le châ- teau de Moncorin, due à la plume élégante et féconde de M. Aimé Vingtrinier, avait été insérée en février 1846, dans le tome 25m" de la Revue du Lyonnais. Cette étude, qui remonte à vingt ans, avait échappé à mes recherches. Quoi qu'il en soit, la belle villa de Moncorin (1) appartenait, quand Sorbière Fa décrite, à Esther Wimar, fille d'un marchand apothicaire citoyen de Lyon, qui l'avait apportée en dot à Barthélémy Hervart, banquier du cardinal Mazarin. Après la disgrâce de Fouquet, Hervart, qui avait prêté des sommes considérables à Louis XVI, fut nommé in- tendant et contrôleur général des finances, toutefois il mourut simple conseiller d'Etat en 1676; il avait eu deux fils et une fille de son union avec Esther Wimar. L'aîné, Jean-Antoine, paraît avoir été le possesseur de la majeure partie de l'immense fortune de son père ; il avait eu pour précepteur l'abbé Jacques Vergier, né à Lyon en 1657, qui habitait le magnifique hôtel qu'avait fait construire, à Paris, Bar- thélémy Hervart, rue de la Platière, sur la paroisse de Saint-Eustache. C'est dans cet hôtel que vint demeurer La Fontaine après la mort de madame de la Sablière, et qu'il y mourut !e 13 avril 1695. (1) M. Aimé Vingtrinier donne pour le nom lalin de Moncorin, Mons Corvinus, et M. le baron Raverat, Mons Corvorum ; le grec ou le latin de la décadence pourraient nous offrir une étymologie qui serait plus rationnelle.