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-ISO tE SCARABÉE INDÉCHIFFRABLE. je les classe autant que possible pour les faire ressortir, j'essuie celles qui sont ternies, je souffle sur celles qui ont de la poussière. Puis quand tout est bien en ordre je lui demande d'un air indifférent,mais le cœur tout ému, ce que peut valoir un pareil trésor. Le savant me regarde, puis abaisse ses yeux sur mes morceaux de pierre et de bronze, et finalement me jetant en plein $à sage un regard vif et ironique, il se met à sourire. — Rien, me dit-il, absolument rienl — Comment! ces débris que j'ai retirés moi-même d'un • hypogée funéraire... — Ces débris n'ont aucune valeur. C'est informe, brisé, massacré. Il est impossible de leur assigner ni une époque ni même un nom. A ces mots je suis stupéfait. Tout en parlant, le collectionneur frotte entre ses mains quelques-uns des scarabées de pierre, les consi- dère, puis les rejette avec dédain. Subitement sa figure s'illumine. Il saisit avec empres- sement sa loupe d'antiquaire et se rapprochant de la fe- nêtre il examine avec une certaine émotion. — Vous avez là un scarabée fort curieux, me dit-il. — Ah, bah ! — C'est un scarabée funéraire ; vous avez dû le trouver dans un tombeau, — Parbleu, je viens de vous le dire. — Voyez-vous ? il est sculpté des deux côtés et les élytres ne sont pas figurées. — Hé bien, qu'est ce que cela prouve? — D'un côté l'on a représenté un dieu accroupi, il a une tête d'oiseau et une palme à la main ; c'est un péché ou une qualité, ce qui est la même chose. Lorsqu'un grand