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               LE SCARABÉE INDECHIFFRABLE.             149

 introduisons en rampant dans un couloir aboutissant à
 une chambre sépulcrale dont la momie a été enlevée.
    Je sais que lorsqu'on enterrait un dignitaire égyptien,
 les assistants apportaient de nombreuses amulettes qu'ils
 déposaient dans le sable autour du tombeau...
    — Cherchons ! dit l'homme de Luxor.
    Et chacun une bougie à la main, nous nous accroupis-
 sons et grattons le terrain avec nos ongles.
    Nous ne tardons pas à trouver de nombreux débris de
 statuettes, des morceaux de bronze, des petites pierres
taillées en forme de scarabée. Chez les anciens Egyptiens,
le scarabée était l'image de l'âme, et ils en couvraient
leurs momies en ayant soin de graver de pieuses inscrip-
tions sur ces insectes de pierre.
   Au bout d'une heure, j'ai ramassé près d'un kilo de ces
antiquités. Je suis dans une véritable jubilation. C'est
tout un musée que j'emporte.
   Mon guide me fait observer que ces objets ont la plus
grande valeur. Il me recommande de garder le secret sur
son gîte aux amulettes, car le vice-roi ne badine pas sur
cet article, et le commerce des objets pharaoniques est
sévèrement interdit en Egypte.
   On a compris que j'ai affaire à un braconnier d'anti-
quités qui, au lieu d'indiquer les bons postes aux per-
dreaux et les passages de bécasses, mène le touriste dans
les terriers séculaires où gisent les raretés égyptolo-
giques.
                           IL

  De retour au Kaire, je m'empresse d'aller voir un col-
lectionneur renommé pour son habileté en fait de choses
égyptiennes. Avec grand soin j'étale devant lui mes ri-
chesses antiques, je les présente sous leur meilleur jour,