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112               JACQUES DE VINT1MIIXE.

contre Barberousse et contre l'Afrique. Aussitôt après
avoir quitté Pavie, Vintimille suivit ce prince à Alger. Il
revint en France par l'Espagne et se rendit à Lyon. Il y
retrouva, non-seulement les frères de son bienfaiteur,
mais encore leurs amis, qui étaient déjà les siens, Jean
du Peyrat, les frères Scève, Guillaume du Choul et Clé-
ment Marot.
   Cette société choisie descendait quelquefois des hau-
teurs de Fourvière et oubliait volontiers , dans des réu-
nions d'un caractère plus intime, les solennités littéraires
de la maison de l'Angélique. Ces personnages si divers
d'esprit et de mœurs, mais au milieu desquels régnait la
plus franche et la plus invariable cordialité, se rencon-
traient quelquefois, avant 1537, chez le poète Jean Voulté,
de Reims, ancien professeur à Toulouse, qui fut assas-
 siné quelques années après par un homme contre lequel
il avait gagné un procès. C'est pour inviter Vintimille à
une semblable réunion, que Voulté lui envoyait ce billet
en deux vers :

         A CÅ“na, si, Jacobe, vis jocari,
         Nobiscum venias, sumus parati.

  « Jacques, si tu veux te divertir avec nous, viens nous
« rejoindre après souper; nous t'attendons. »

   Une autre fois, le même poète forme des souhaits pour
son jeune ami ; mais que lui souhaite-t-il ? la richesse,
les plaisirs ? Non. La vie des camps ? Pas davantage.
Et quoi donc ? 0 sagesse antique, te voilà bien ! — Un
esprit droit dans un corps sain.

  Nen aurum, nec opes locupletum, castra nec arces,
   Nec segetes tibi, nec pinguia rura precor;
  Non merces varias, non ditis munera Crcesi,