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JACQUES DE VINTIMILLE SUITE ( 1 ) . Mais le premier usage qu'il fit de ses talents fut de com- poser un poème en vers latins à la louange de son libéra- teur et second père. Ce poème, dont le sujet est la guerre de Rhodes, est divisé en trois livres, et contient plus de deux mille vers. Il n'a jamais été imprimé. Vintimille le commença à l'âge de quatorze ans, vers 1526, le termina l'année suivante, et le dédia au frère de son bienfaiteur, Jean de Vauzelles, prieur de Montrottier. — Sans doute, lui disait le jeune poète, les yers que je vous envoie ne sont ni de Virgile ni d'Ovide ; sans doute vous trouverez dans cet ouvrage bien des fautes, que, plus âgé j'y recon- naîtrai moi-même : mais vous aurez égard à ma jeunesse et me tiendrez compte de ma bonne volonté. Je l'ai com- posé dans les courts instants que j'ai pu dérobera mes études. Je ne me flatte point d'y avoir rendu pleine justice au chevalier votre frère, dont la Renommée a publié par- tout les hauts faits : j'espère du moins n'avoir jamais parlé de lui qu'avec convenance (2). Dans ce poème, qui, malgré des traits heureux, accuse en effet l-'inexpérience d'un enfant (3), Vintimille célèbre ou raconte les principaux faits d'armes accomplis en • (1) Voir les précédentes livraison^. (2) Dédicace du poème de Bello Rhodio au prieur de Montroltier. (3) Le manuscrit de la Bibliothèque impériale contient d'ailleurs beau- coup, de fautes qu'en ne peut attribuer qu'à la négligence du copiste.