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104 NOTES SUR UN PEUPLE GAULOIS INCONNU. L'endroit où est placée cette borne semble indiquer que ce point était un de ceux en litige. On irouve encore près de là , dans l'église de Passy, deux ex volo à Mars parfaitement conser- vés, sur lesquels on lit des inscriptions faisant mention de deux magistrats de la Viennoise (l), ce qui vient confirmer l'autorité du monument de Larioz. Ils proviennent, dit-on, d'un lieu voi- sin, où existait jadis un grand monument, et qui est appelé les Outards, peut-être en souvenir d'un des personnages cités (Ta- lurus). Je viens de dire que la Savoie proprement dite ne s'étendait pas, à l'époque romaine, dans la Tarentaise et la Maurienne ; mais peut-être, se fondant sur les ternies d'Aminicn Marcellin et sur l'état de eboses actuel, voudra-t-on lui attribuer la portion de la Viennoise que limitait la borne dont j'ai parlé, et s'clen- dant jusqu'au Rbône et au lac Léman. Je ne pense pas que la Savoie ait jamais compris d'une manière sérieuse et permanente la ville de Genève, qui était comme la seconde capitale des Allô- broges, et qui fut constituée en cité puis en diocèse de fort bonne heure. Le territoire de ce diocèse, qui s'étendait jusqu'au midi d'Aix, portait encore naguère le nom de Genevois, quoique le chef-lieu de l'évêehé ait été transféré à Annecy depuis la r é - forme au XVIe siècle. Au reste, notre borne même prouve le peu de fondement de cette supposition, au moins pour l'époque antérieure au second siècle de notre ère, puisqu'on nomme sur l'inscription les Viennois et non les Savoyards. Ainsi donc au sud, à l'est et au nord, la Savoie antique se trouve limitée par les diocèses de la Mauricnnc, de la Tarentaise et de Genève. 11 en est de même à l'es f , où se trouve le diocèse de Belley, qui limite de ce côle le diocèse de Grenoble, et qui, faisant jadis partie d'une autre province, celle de Besançon (ou des Séquancs), n'a pu être compris dans la Viennoise. Resterait le diocèse de Grenoble, dont le chef-lieu même au- rait fait partie de la Savoie au IV e ou V* siècle, suivant la Notice (1) C'est ce qu'a démontré M. Léon Renier dans son article de la Hevue archéologique de 1859 (t6 c année).