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            NOTES SUR UN PEUPLE GAULOIS INCONNU.                 97
 calcul des milles qui existaient entre Rome et Lyon près d'un
 siècle avant notre èra, c'est-à-dire avant la création des routes
 romaines en Gaule. A vol d'oiseau, je trouve 400 milles de Rome
 à Genève, 300 milles de Rome à Lyon, et 550 milles de Rome à
 Narbonne. On voit que c'est Genève qui est le plus rapproché. Or,
 l'auteur de VHistoire de.Jules César porle à 1,200 kilomètres la
 distance de Genève à Rome, c'est-à-dire à W)0 milles environ (1),
 et seulement à 932 kilomètres ou 700 milles celle de Rome à
Lyon (2). On peut juger par là de l'incertitude de nos mesures
 actuelles, quand il s'agit de fixer les distances sur les routes an-
ciennes.
    Certes, personne n'aurait été plus heureux que moi de trouver
dans Ciccron la mcnlion des Ségusiaves ; mais si j'aime Cicéron,
j'aime encore plus la vérité. Or, la vérité est qu'il ne peut être
question des Ségusiaves dans le passage cité plus haut. Mais si les
Sebusiani ou Sebagini ne sont pas les Ségusiaves, qui sont-ils
donc? me demandera-t-on peut-être. La réponse me paraît diffi-
cile. Toutefois, si j'osais à mon tour émettre une hypothèse dans
une question aussi incertaine, je proposerais de les identifier aux
habitants de la Savoie, qui semble avoir formé jadis un pagus des
Allobrogcs. Là, nous nous trouvons dans la province romaine,
au-delà des Alpes, mais dans la portion de la Gaule la plus voi-
sine de Rome, et pour ainsi dire au bout des routes régulières
de l'Italie, ce qui explique les fréquents voyages que nous voyons
faire à Publius Quinlius. Ce pays, beaucoup plus rapproché de
Rome que Genève, nous permet de trouver les /00 milles de
Ciccron, s'il est vrai qu'il y en ait 800 entre les deux villes que
je viens de citer, et dont la dislance ne demanda pas moins de
huit jours de voyage à César lui-même, suivant Plutarque (3).
    Au reste, je vais essayer d'éclaircir cette question intéres-
sante.
    Le chiffre de 800 milles entre Rome et Genève ne parait pas

  (t) Hist. de Jules César, t. II, p. 57.
  (2) Ibid.
  (3) Ibid., p, 47.
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