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98           NOTES SUR UN PEUPLE GAULOIS INCONNU.

exagéré, car l'IUnéraire d'Antonin donne 796 milles de Rome à
Arles par la voie Aurélia et les Alpes maritimes (1). Genève de-
vait être à peu près à la même distance de Rome, à en juger par
l'inspection seule de la carte; mais en prenant, bien entendu,
les Alpes penniaes au lieu des Alpes maritimes, c'est-à-dire en
passant par Aost [Augusta Prœloria) et Martigny en Valais
(Octodurus). En prenant les Alpes cottiennes, c'est-à-dire en pas-
sant par Suze (Segusio) et Briançon (Brigantio), ou les Alpes
graies, c'est-à-dire en passant par Aost [Augusta Prœtoria) et
Mouliers en Tarentaise ÇDaranlasia), nous arrivons kLemtncum
(près Chambcry) après avoir parcouru environ 700 milles, ce
qui concorde parfaitement avec mon hypothèse.

  Voyons maintenant si la philologie est aussi favorable à mon
système que les mesures itinéraires.

   Le premier auteur cliez lequel on trouve le nom de la Savoie
est Ammicn Marccllin. Décrivant le cours du Rhône, cet auteur
s'exprime ainsi" : « Per Sapaudiam fertur et Sequanos (2), »
c'est-à-dire : « Le Rhône coule entre la Savoie et les Séquanes. »
C'est à peu près ce que.dit César dans son récit de la guerre
contre les Helvètes, si ce n'est que ce dernier nomme les A!!o-
broges au lieu de la Savoie ; mais cela s'explique par la raison
que la Savoie, qui n'avait pas alors l'importance qu'elle eut du
temps d'Ammienj Marccllin, n'était encore, comme je l'ai dit,
qu'un petit pagus des AUobroges.
   La Notice des dignités de l'Jimpirc, qui date du quatrième siè-
cle de notre ère ou des premières années du cinquième, men-
tionne deux fois la Savoie. Voici la copie du paragraphe dans
lequel on trouve ces mentions :


   (1) Annuaire de la Société des Antiquaires de France pour 1850, p. 192.
   (2) Lib. XV, cap. II. Je dois dire que cette lecture est fort contestable.
Les manuscrits portaient per pen sapaudiam, d'autres per demâ paludia
(édit. de Rob. Eslienne, 1544). C'est Adrien de Valois qui a restitué per
sabaudium.