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POESÃE.
Pour l'électeur il est pareil
Au Tase embaumé d'ambroisie ;
Mais son accès d'urbanité
Passe et Tient comme une bourrasque ;
Sur le maroquin, la fierté :
Je te connais, beau masque.
Héros de belliqueux festins,
Ta Yoix, sans doute, est meurtrière ;'
Armé de terribles refrains,
Tu rugis, ton hymne guerrière ;
Mais si pour boire et pour manger,
Tu cours à table ainsi qu'un basque,
Tu cours aussi loin du danger,
Je te connais, beau masqué.
C'est un crésus qui resplendit
Par sa bienfaisance à trompettes,
Donnant au peuple qui lui dit :
Merci dans toutes les gazettes ;
Moins généreux pour l'indigent
Dont le bonnet de coton flasque
Sans retentir reçoit l'argent,
Je te connais, beau masque.
Monde que je croyais si beau
A cet âge où l'on peut tout croire,
De toi je n'attends qu'un tombeau
Et de l'oubli pour ma mémoire ;
Monde faux que du chansonnier
Fustigea la muse fantasque,
Je te dis pour adieu dernier :
Je te connais, beau masque.
J. PETIT-SENN.